Alexandre Serebriakoff

Alexandre Borissovitch Serebriakoff est un artiste peintre, aquarelliste et décorateur russe. Il est connu avant tout pour ses sensationnels « portraits » des intérieurs parisiens et d’ailleurs et ses paysages presque «photographiques ». Le jeune peintre élabora une technique personnelle : un dessin précis au crayon, qu’il recouvrait ensuite d’une couche d’aquarelle ou de gouache, en accentuant à l’aide de petites touches les éléments architecturaux, les gens, les reflets, le frémissement de la surface de l’eau et autres détails.

Sa mère, Zénaïde Serebriakoff, est la première femme russe à être reconnue comme un peintre important. Elle est apparentée aux Benois, célèbre dynastie d'artistes russes émigrée de France au XVIIIe siècle. Alexandre est notamment le neveu d'Albert Benois. Alexandre Serebriakoff a sept ans lorsqu'éclate la révolution d'Octobre. Tous les biens familiaux sont alors confisqués, notamment la propriété de Neskoutchnoïe (en français, "Sans Souci") où il est né. Son père, Boris, est emprisonné par les bolchéviques et meurt en 1919 d'un typhus contracté durant son incarcération. Sa mère emmène ses enfants à Petrograd en 1920 pour essayer de survivre, mais, devant les difficultés, se résout à émigrer seule à Paris en 1924. Alexandre et sa sœur Catherine la rejoindront après. C'est là qu'Alexandre commence une carrière de décorateur d'intérieur. Il séjourne à Camaret-sur-Mer et à Concarneau, en compagnie de sa famille, pendant plusieurs étés les années suivantes. Au début Alexandre dut travailler simultanément dans plusieurs directions —à la conception de productions de ballet (aidant en cela son oncle A. Benois et son fils N. Benois), à l'illustration de livres et de magazines de mode, au développement de polices. Au début des années 1930, sous la direction d'un grand-oncle, le peintre Schildknecht, il a travaillé pour le cinéma, a collaboré avec les réalisateurs Abel Gance, Alberto de Almeida Cavalcanti.

Il a pratiqué la rare spécialité du portrait d'intérieur, laissant un témoignage minutieux des décors et fêtes de la haute société française. Il a souvent signé ses œuvres avec sa sœur, Catherine Serebriakoff. Il travaille pour des commanditaires de la haute société parisienne ou londonienne, dont il représente les lieux de vie, hôtels particuliers et châteaux : entre autres, M. et Mme Arturo Lopez-Willshaw, le duc et la duchesse de Windsor, le baron Alexis_de_Redé, Charles de Beistegui, les Rothschild, les Schneider, M. et Mme Ronald Tree à Ditchley. Il intervient dans la décoration et exécute notamment une série de dessins du Bal oriental donné par le baron Alexis de Redé, le 5 décembre 1969 en l'hôtel Lambert, à Paris.