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Lev Krougly

Sa mère, Nina Konstantinovna Ignatieva, une noble Russe, fait ses études, d’abord, dans une pension pour jeunes filles nobles, qu’elle finit en 1917, l’année de la Révolution, puis les poursuit au Conservatoire de Moscou en classe de piano. Par la suite, elle devient professeur de piano. Son père Juif, originaire de Kiev, travaille comme électricien au Métrostroï, l’organisation impliquée dans la construction du métro de Moscou. Il meurt au combat à la bataille de Koursk en août 1943. La mère et la sœur de ce dernier seront fusillées par les SS à Kiev l’été de la même année. Lev a trois fils : Sergueï, né en 1958, Nikita et Alexeï nés en 1961. Sa femme, Natalia (Nathalie) Vladimirovna Enke (Krougly), actrice de théâtre, radio et cinéma, née en 1935, est la fille du compositeur Vladimir Robertovitch Enke et de la directrice et actrice de la radio pour les jeunes Antonida Alexandrovna Iliina.

Période en Union Soviétique

Lev aimait le théâtre depuis son enfance, étudiait dans le Studio créatif pour enfants à la Maison des Pionniers de Moscou. En 1949 il entre à l'Ecole de théâtre Chtchepkine au Théâtre Malyï pour suivre les cours de Véra Pachennaïa. Il obtient son diplôme en 1953. Dans les années 1953-1957 il travaille au Théâtre dramatique régional de Khabarovsk en jouant plusieurs rôles et rentre à Moscou en tant qu'acteur expérimenté. En 1957 il entre au Théâtre Sovrémennik sous la direction d’Оleg Efrémov. A partir de 1964 il travaille au Théâtre du Komsomol de Lénine (”Lenkom”) sous la direction d’Аnatoli Efros. Après la persécution de ce dernier en 1966, il est l’un des 10 acteurs, qui ont permis à Efros d'amener le Théâtre de la rue Malaïa Bronnaïa, où Lev reste jusqu'en 1979, l’année de son émigration, à l’exception de deux années durant lesquelles il était parti au Théâtre Ermolova. Parmi les rôles les plus importants de cette période : celui de Léonidik dans la pièce d’Аlexeï Arbouzov “Marat, Lika et Léonidik”, celui de Lagrange dans “La Servitude des hypocrites” d’après la pièce de Мikhaïl Boulgakov (en version télévisée, sous le titre “Un mot à la défense de M. de Molière”) au Théâtre du Komsomol de Lénine, et celui de Tusenbach dans “Les Trois sœurs” d’Аnton Tchékhov au Théâtre de la rue Malaïa Bronnaïa, ces trois spectacles dans une mise en scène d'Аnatoli Efros; à noter aussi : le rôle de Rakitine dans “Un Mois à la campagne” d’après Ivan Tourguénev, mise en scène par Еkatérina Elanskaïa au Théâtre Ermolova, et celui de Monakhov dans “Les Barbares” d’après la pièce de Maxime Gorki au Théâtre de la rue Malaïa Bronnaïa, mise en scène par Аlexandre Dounaev.

Le premier film dans lequel il apparaît est “La Berceuse” de Мikhaïl Kalik (Moldovafilm, 1959); puis il joue dans “L’Homme qui va derrière le soleil” (Moldovafilm, 1961) et “Aimer” (Moldovafilm, 1968) du même cinéaste. A noter également : “Une journée de tumulte” (Moldovafilm, 1960) sous la direction d'Аnatoli Efros et Guéorgui Natanson, “Devant, il y a un virage serré” de Richard Viktorov (Bélarusfilm, 1960), “Le 713 demande l’atterrissage” de Grigori Nikouline (Lenfilm, 1962), “En service” d’Ilia Gourine (Studios de cinéma Gorki, 1963), “Les Vivants et les morts” d’Аlexandre Stolper (Mosfilm, 1964), “Les Trains passent devant les fenêtres” d’Edouard Gavrilov et Valéri Kremnev (Mosfilm, 1965), “Le Mur mystérieux” d'Irina Povolotskaïa et Mikhaïl Sadkovitch (Mosfilm, 1967), “Le Chien des Baskerville” d’Antonina Zinovieva (TV Centrale, 1971), “Le Quatrième” d’Аlexandre Stolper (Mosfilm, 1972), “Chez la mamie, chez le papi” d’Аntonina Zinovieva (TV Centrale, 1972), “Le Droit au saut” de Valéri Kremnev (Mosfilm, 1973), “Ivan et Maria” de Boris Rytsarev (Studios de cinéma Gorki, 1974), “…Et d’autres officiels” de Semen Aranovitch (Lenfilm, 1976), “Un Mélodrame familial” de Boris Froumine (Studios de cinéma de Riga, 1976), et beaucoup d'autres. Il a également beaucoup travaillé à la télévision, dans les spectacles en plus de ceux déjà cités, d’après les nouvelles d'Аnton Tchékhov, “Un mois à la campagne” réalisé par Еkatérina Еlanskaïa, ainsi que dans plusieurs créations de la 4e chaîne de la SCTV avec Аlla Kigel, parmi lesquelles on peut citer : “Les Monologues d'Hamlet” d’après la pièce de William Shakespear, “Mozart et Salieri” d’après Аlexandre Pouchkine, les trois nouvelles d’Аkutagawa Ryunoske, un cycle basé sur les pièces et les poèmes de Vladimir Maïakovski. Les spectacles “Les Gens pauvres” d’après une histoire homonyme de Fédor Dostoïevski, réalisé par Еkatérina Еlanskaïa, et “La Femme douce” d’après une histoire du même auteur réalisé par Аlla Kigel, tiennent une place particulière dans son œuvre. Enfin, quelques programmes littéraires, d’après les récits d’Аnton Tchékhov, Romain Rolland, Guy de Maupassant; dans ce genre scénique, son maître fut Dmitri Jouravlev.

Période de l’émigration

Lev quitte l’Union Soviétique avec sa femme Natalia et son fils Nikita le 15 novembre 1979, pour se retrouver à Vienne, et à partir du 15 février 1980, à Paris. D’emblée, à Vienne, Lev joue “La Femme douce”, et à Paris, en avril 1980, avec sa femme et Аlexandre Кourépov (Arbatt) il se produit pendant quelques soirées au Centre culturel breton à Montmartre. A partir de l’été de cette première année de l’émigration Lev et Natalia travaillent au Centre d’études russes à Meudon (92) tenu par les pères jésuites, ainsi qu’au sein de sa filiale, Le Chalet Darbon, à Publier (74) sur le lac Léman. Pendant de longues années ils y jouent dans un grand nombre de spectacles et en créent plus d’une centaine avec les étudiants du Centre venus de plusieurs pays. Ils donnent également un cours d’art dramatique au Conservatoire Serge Rachmaninoff à Paris. En 1983-1986, ils sont partis travailler à Munich, où Lev est présentateur à la rédaction russe de la Radio Liberty-Free Europe. Après leur retour à Paris, avec l’aide d'Irina Ilovaïskaïa-Alberti, rédacteur en chef de l’hebdomadaire parisien “La Pensée russe”, il créent la radio œcuménique “Blagovest”. Lev est un chrétien profondément croyant, étant déjà baptisé à Paris, malgré le fait qu’il assiste rarement aux services de quelque confession que ce soit. Pendant la Pâque catholique de 1990, pour la SCTV, il commente, en direct, le Chemin de la Croix à Rome, et le lendemain, il obtient une audience auprès du pape Jean-Paul II à sa résidence de Castel Gandolfo. Par ailleur, il est aussi rédacteur indépendant pour “La Pensée Russe”, publiant un nombre important d’articles sur le théâtre russe et la culture en général.

En émigration, Lev et Natalia créent le Théâtre “des Deux Acteurs”, qui exista pendant presque 30 ans. Ils montent la pièce de Nikolaï Gogol “Le Mariage”, où Lev joue tous les personnages masculins, et Natalia, les féminins. Ils jouent dans des pièces des classiques russes, dont ils assurent la mise en scène, ainsi que dans des pièces de genre, en particulier, d’après les œuvres de Vladimir Voïnovitch. Ils tournent souvent en Suisse, ainsi qu’en Espagne, en Italie, en R.F.A., en Grande- Bretagne, en Israël, aux Etats-Unis - en Californie et à New York, - deux fois en Russie, en 1993 et en 2007. A Paris, ils jouent sur différentes scènes, ainsi qu'au Centre Dmitri Chostakovitch.

Un canal Internet YouTube@Lev_Krougly_actor lui est consacré.