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Rudolf Noureev

Rudolf Noureev naquit à bord du Transsibérien, dans la région du lac Baïkal. Il passa son enfance et sa jeunesse à Oufa, capitale de la République soviétique de Bachkirie. Ses parents, Hamet et Farida Noureev, sont des tatares musulmans. Contre l’avis de son père, il pratiqua la danse folklorique et prit des cours de danse classique au théâtre de Oufa. En 1955, Rudolf Noureev passa avec succès l’examen d’entrée à la prestigieuse École de danse Vaganova de Leningrad. Il y trouva son professeur d’élection, Alexandre Pouchkine. Pour le spectacle de fin d’études de l’École, en 1958, Rudolf Noureev dansa le pas de deux du Corsaire, avec Alla Sizova. Il entra directement comme soliste dans la compagnie de Ballet du Théâtre du Kirov (ex-Théâtre Mariinsky) de Leningrad, première compagnie de danse de l’URSS. Au fil de ses apparitions sur scène, Rudolf Noureev devint une des idoles du public.

En 1961, Rudoph Noureev participa à la tournée du Ballet du Kirov à Paris. Son succès fut immédiat dès sa première apparition sur la scène du Palais Garnier, le 19 mai, dans l’acte des Ombres de La Bayadère. Le 16 Juin, il demandе le droit d’asile à l’aéroport du Bourget, alors qu’il doit embarquer à bord d’un avion qui le ramènera en URSS. Il est engagé dans les Ballets du Marquis de Cuevas dès le lendemain. Le 21 février 1962 eut lieu la première représentation de Giselle avec Margot Fonteyn et le Royal Ballet à Covent Garden. Rudolf Noureev devint artiste invité de cette compagnie et le resta jusqu’en 1977. Ce fut le début de la “rudimania”. Le 12 mars 1963, le ballet Marguerite et Armand fut créé pour Margot Fonteyn et Rudolf Noureev par le chorégraphe Frederick Ashton. Cette création deviendra leur ballet fétiche. En Novembre de la même année, Rudolf Noureev remonta pour la première fois une chorégraphie de Marius Petipa, l’acte des Ombres de La Bayadère, pour le Royal Ballet. Sa carrière devint rapidement internationale. Il dansa en Étoile invitée avec toutes les grandes compagnies de ballet en Europe, aux États-Unis, fantastique interprète aussi bien des princes du répertoire que des créations de Frederick Ashton, Rudi Van Dantzig, Roland Petit, Maurice Béjart, George Balanchine, Glen Tetley, Martha Graham ou Murray Louis. Il remonta également les grands ballets du répertoire chorégraphiés à la fin du XIXe siècle en Russie par Marius Petipa : Don Quichotte (1981), Raymonda (1983), Le Lac des cygnes (1984), Roméo et Juliette (1984), Casse-Noisette (1985), Cendrillon (1986), La Belle au bois dormant (1989) et La Bayadère (1992). Il créa Tancrède (1966), Manfred (1979).

En 1983, Noureev devint directeur de la danse de l’Opéra de Paris, poste qu’il occupera jusqu’en 1989. Il y revivifia la compagnie, invita de nombreux chorégraphes contemporains et des professeurs, fera également des chorégraphies contemporaines telles que La Tempête (1984), Bach Suite (1984) et Washington Square (1985). Il instaura une tradition nouvelle à l’Opéra en nommant les Etoiles sur scène, à l’issue du spectacle, devant leur public. Environ un an après avoir accédé au poste de directeur de la danse à Paris, il fut diagnostiqué séropositif. A l’époque, le sida se développant rarement, les médecins étaient d’avis que quelques personnes séropositives seulement développeraient la maladie, mais il fallut bientôt abandonner ce point de vue. Toutefois, la volonté de Noureev lui permit de continuer à travailler longtemps et on lui administra tous les traitements expérimentaux existants.

En 1989, Ayant obtenu les autorisations des autorités soviétiques, Rudolf Noureev danse La Sylphide au Théâtre du Kirov, à Leningrad, où il n’était pas retourné depuis 1961. Il put revoir les membres de sa famille. Dans les années 1990, il participa à la comédie musicale The King and I aux États-Unis puis danse encore une fois en 1990 Le Chant du Compagnon errant au Palais Garnier et se consacra à la direction d’orchestre. Il remonta La Bayadère de Marius Petipa au Palais Garnier en 1992. Sa dernière production pour l’Opéra de Paris ne fut achevée que difficilement et avec l’aide des collègues en qui il avait confiance. Cette version de La Bayadère qu’il souhaitait remonter depuis longtemps, s’avéra l’un de ses ballets les plus réussis.

Il mourut à l’âge de 54 ans à l’hôpital du Perpétuel Secours à Levallois-Perret. Ses obsèques en janvier 1993 seront aussi célébrées au Palais Garnier. Rudolf Noureev a été Chevalier de la Légion d’Honneur (1988) et Commandeur des Arts et Lettres (1992).