Vicky
Dans la chapelle et sépultures de jeunes russes morts pour la France durant la guerre de 1939-1945, une plaque rappelle le souvenir de la princesse Véra Obolensky née Makarov (Vicky dans la résistance française). Elle est la fille du vice-gouverneur de la ville de Bakou.
La famille émigre à Paris pendant la Guerre Civile russe en 1920. À neuf ans, elle sera désormais munie d’un passeport Nansen. Après ses études, elle trouve du travail en étant mannequin dans des maisons de couture russes de Paris, puis en devenant secrétaire. En 1937 elle épouse le prince Nicolas Alexandrovitch Obolensky (1900-1979).
Dès le début de l’occupation de la France en juin 1940 la princesse Vera Obolensky entre dans un groupe de résistance française « Organisation civile et militaire », le plus important mouvement de la zone nord. Ce mouvement est chargé de renseignements et d’évacuer à l’étranger des prisonniers de guerre britanniques. Rapidement, la princesse Obolensky, surnommée Vicky, devient secrétaire générale de l’organisation et participe à des actions de coordination. À partir de 1943, elle aide aussi les prisonniers soviétiques. Elle fait partie des Forces Françaises Libres à l’été 1943 et crée l'Union des Patriotes russes. Elle est arrêtée par la Gestapo en décembre 1943, mise en prison, interrogée et torturée. Après le débarquement des Américains en Normandie Vicky est transférée à Berlin. « Je suis née Russe, j’ai passé toute ma vie en France, je ne veux trahir ni ma patrie, ni celle qui m’a donné asile. Je suis chrétienne et croyante, c’est pourquoi je ne peux pas être antisémite... » déclare la princesse Vera Obolensky lors de son interrogatoire à la Gestapo. Décapitée à la prison de Plotzensee (Berlin) le 4 août 1944. Son corps n’a jamais été retrouvé.
En 1958 elle reçoit à titre posthume la Croix de chevalier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre.
En novembre 2000 le président Poutine lui rend hommage en déposant une rose sur sa sépulture lors d’une visite au cimetière.